M. Kamel Mehsas, Président du conseil d’administration du groupe Rotahem, a accepté de nous rencontrer pour nous accorder une interview dans laquelle il parle des différents challenges que connait le secteur du bâtiment et des travaux publics.
M. Mehsas, pensez-vous que les entreprises sont prêtes à réaliser des projets pharaoniques, sachant que l’autoroute Est-Ouest a été l’œuvre de deux grandes puissances ?
Si j’ai un message à transmettre aux acteurs locaux du secteur, il sera le suivant : faites évoluer vos statuts et regardez l’avenir autrement pour vous positionner au même niveau que les sociétés internationales et maintenez la communication entre les opérateurs.
Avant vous, d’autres ont aussi plaidé pour la faveur du national ; avez-vous établi déjà un état des lieux et est-ce que les pouvoirs publics sont plus réceptifs ?
Oui, dans ce sens il y a eu des améliorations sur quelques projets qui ont été confiés à des entreprises algériennes, mais nous ce que nous demandons c’est que ce soit l’outil national privé et public qui doit réaliser les projets qui porteront les générations futures.
Sans détour, êtes-vous pour plus de patriotisme économique ?
On a remarqué que les grands projets ont été attribués en notre absence, mais maintenant, on est en train d’expliquer aux pouvoirs publics qu’il faut que l’outil national soit partie prenante dans les réalisations nationales. Le ministre des travaux publics est prêt à travailler avec notre fédération. Pas plus loin que la semaine passée, le ministre de l’aménagement du territoire s’est montré disposé à travailler avec notre fédération dans tous les projets de réaménagement du territoire qui concernent les villes nouvelles, soit Boughzoul, Sidi Abedallah ou Menaâ. Ils nous ont bien accueillis, ils se sont montrés disposés à travailler avec nous ; du moins pour ceux qu’on a déjà rencontrés.
D’après vous, à quel niveau bloquent les sociétés nationales ?
Avant, les cahiers des charges éliminaient de facto les entreprises algériennes, mais maintenant, les pouvoirs publics ont révisé les cahiers des charges. Il faut fragmenter les projets au lieu de demander un chiffre d’affaires de l’ordre de milliards de dollars hors de notre portée. À ce moment-là, les critères d’éligibilité sont moins difficiles à satisfaire.
Les pouvoirs publics engagent actuellement une action de sensibilisation pour se doter de laboratoires de contrôle et de bureaux d’études dont ils ne disposaient pas jusque-là ; que pensez-vous des faiblesses recensées ?
Pour répondre aux normes, le facteur coût entre dans l’équation. Évidemment, quand on paye un Algérien par exemple quatre fois moins que l’étranger, le résultat est connu de tous. C’est normal, quand il y a une différence de budget, il y a automatiquement une différence de qualité ! Il est clair que l’écart de prix engendre bon nombre d’anomalies. Cela dit, nous avons investi dans des laboratoires équipés de matériel de haute technicité pour assurer l’analyse et le suivi de nos travaux afin de rester concurrentiel y compris avec les acteurs étrangers.
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